Animaux de nos jardins : sauvages ou pas sauvages ?
Hérisson, mésanges, pie bavarde ou encore renard, autant d’animaux que l’on voit régulièrement dans nos jardins. De nombreux faits d’actualités nous relatent même des sangliers au centre-ville de Marseille ou des élans dans Québec. Mais alors, ces espèces sont-elles domestiques ou sauvages ? Et pourquoi se rapprochent-elles de plus en plus des villes ? On vous en dit plus !
Par définition, un animal sauvage appartenant à une espèce qui n'a pas subi de modification par sélection de la part de l'homme. Tout animal ne figurant pas dans la liste des animaux domestiques fixée par arrêté ministériel est un animal sauvage. Par opposition à l’animal sauvage, l’animal domestique a été élevé de génération en génération sous la surveillance de l’Homme et a évolué de façon à constituer une espèce ou une race différente de sa forme sauvage primitive dont il est issu. On peut également parler d’espèce apprivoisée, qui fait référence à une espèce sauvage recueillie par l’Homme et devenue dépendante de l’Homme, sans pour autant être domestiquée. (Source : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34904)
Mais parfois, la frontière est mince entre ces deux termes à partir du moment où l’animal entre dans nos zones de vie quotidienne, comme nos jardins ou parcs.
Le hérisson par exemple est un animal sauvage que l’on voit régulièrement dans les jardins, en ville comme à la campagne. Il est donc facile de penser que l’on peut s’en occuper. Les questions concernant le nourrissage des hérissons reviennent d’ailleurs souvent. Il est pourtant fortement déconseillé de nourrir les animaux sauvages de manière régulière. D’une part, cela attire de manière convergente de nombreux individus, facilitant parfois la transmission de maladies intra ou extra espèces. D’autre part, les nourrir régulièrement pourrait, à long terme, inhiber leur capacité à rechercher de la nourriture et les rendre dépendant de l’Homme. La question d’abris à hérisson est aussi à prendre avec des pincettes ! Il ne s’agit en effet pas de leur fabriquer un enclos fait de briques et de béton, mais au contraire de leur laisser des coins sauvages à certains endroits du jardin. Il est également important de laisser une certaine perméabilité dans les clôtures, pour que les petits mammifères puissent circuler librement entre les jardins. Ainsi, moins il y aura d’interactions Homme-Animal, mieux le caractère sauvage de l’animal sera préservé.
Si l’on revient à la cause de la présence de ces animaux dans nos jardins, cela est clair : l’extension de l’urbanisation n’a plus de limites. Mais alors, est-ce les animaux qui sont dans nos jardins, ou nous qui sommes sur leur lieu de vie ? Cela nous amène à réfléchir à la place du sauvage dans notre monde tant dominé par l’espèce humaine.
L’urbanisation et l’artificialisation des sols posent également problème, et notamment les routes. Si ces constructions sont dangereuses pour l’homme, elles sont la plupart du temps mortelles pour les petits mammifères. Elles représentent des frontières souvent infranchissables qui fragmentent les habitats, augmentant le risque d’éloigner génétiquement les individus à long terme. Enfin, on peut également parler des pratiques agricoles intensives et la monoculture, qui ont totalement déséquilibré les territoires et notamment celui du hérisson. Ces activités ont en effet réduit les zones bocagères, les haies champêtres et ont rendu le territoire monotone. De plus, l’utilisation de pesticides détruit son alimentation ou l’intoxique indirectement lorsqu’il consomme des proies contaminées comme les limaces.
Tous ces phénomènes nous font prendre conscience du danger que court la biodiversité de nos jours, que cela soit en ville comme à la campagne.
Si vous avez envie de contribuer à la protection du hérisson à votre échelle, vous pouvez participer à la campagne de recensement du hérisson. Pour plus d’informations, rdv sur https://www.fne2590.org/fr/actions/veille-environnementale/operation-recensement-du-herisson
Cet article est proposé dans le cadre de l’Opération Hérisson initiée par FNE Doubs et relayée localement par notre fédération départementale