Le rejet de la fromagerie aux couleurs d’Halloween
Mercredi 27 octobre 2021, nous sommes prévenus par un pêcheur : de nouveaux rejets sont visibles à la sortie de la station d’épuration de la fromagerie de Noirefontaine (25). Le jeudi 28, une sentinelle se rend sur place et nous transmet des dizaines de photos. En voici un échantillon ci-dessous. Le rejet de la fruitière du Lomont est visible sur plusieurs centaines de mètres dans le ruisseau de la Cude, à sec en ce moment comme une bonne partie de l’année. Le ruisseau, enfin ce qu’il en reste, se jette ensuite dans le Doubs.
Pas la première fois
Cette fromagerie transforme chaque année 9 millions de litres de lait en Comté, beurre et crème. Ce n’est pas la première fois que notre collectif l’épingle pour des dysfonctionnements de son assainissement. En 2020, en avril puis en juin, nous relations des faits similaires. A l’époque, l’Est Républicain (voir article ici) était allé voir les responsables qui s’étaient justifiés en mettant en cause le covid et en précisant que de toutes façons, ce rejet n’était pas grave vu que le ruisseau était tari 6 mois de l’année. Choqués par ces justifications, nous avions rédigé une réponse à retrouver dans notre article du 10 juin 2020.
En 2020, les responsables de la fromagerie avaient reproché au collectif SOS Loue et Rivières Comtoises d’utiliser des méthodes « plus qu’agressives ». Notre tort ? Avoir partagé en ligne publiquement les photos de ces rejets qui mettent en péril l’environnement et les rivières comtoises. Or, notre objectif au collectif, c’est de protéger ces rivières. Tant que des atteintes leur seront faites, nous serons là pour les pointer du doigt jusqu’à ce qu’elles cessent !
Nous récidivons aujourd’hui, toujours autant choqués par ces images et plus encore par le laxisme évident de l’administration. Ces fromageries, car ce n’est pas la seule, se doivent d’être poursuivies pour ces faits d’un autre temps, même si nous n’oublions pas que ce ne sont que des gouttes d’eau dans cet océan d’exactions, de perturbations et de dysfonctionnements divers que subissent les rivières.
L’administration impuissante ?
La police de l’environnement (l’OFB) a été prévenue. Nous avons également joint la DDETSPP en charge de la surveillance des ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement), malheureusement, ils ne peuvent rien faire car la personne en charge des inspections est en congés. On nous conseille de contacter la DDT, peut-être qu’eux pourront faire quelque chose. Nous contactons PMA (Pays de Montbéliard Agglomération, communauté de communes dont fait partie Noirefontaine). La personne au bout du fil semble intéressée et peinée par l’information mais n’a pas vraiment de pouvoir pour faire cesser cela. Voilà, c’est ça l’administration. Tout le monde est désolé de la situation. Au téléphone, on nous encourage à continuer notre travail de lanceur d’alerte. Si on ne s’indigne pas tous collectivement, les pollutions continueront sans que personne ne soit inquiété.
Pour rappel, nous n’accusons pas la filière Comté dans son ensemble, nous pointons du doigt les dysfonctionnements. Les associations consacrent des milliers d’heures de bénévolat à la défense des biens communs, l’eau et les rivières. Rôle que l’Etat devrait assurer.
Les rivières et l’eau sont des biens communs que les activités économiques devraient respecter au plus haut point, d’autant plus quand on est une AOP et qu’on construit son image sur le respect de la nature et qu’on dispose de moyens financiers exceptionnels dans le milieu agricole.
Et moi, que puis-je faire ?
Plusieurs choses :
- 1/ Soutenir financièrement le collectif qui en a particulièrement besoin ! Cliquez ici pour faire un don.
- 2/ Conditionner vos achats à leur impact environnemental, c’est une très bonne manière de faire comprendre aux responsables de pollution que cela vous dérange.